Comment utiliser les réseaux sociaux dans une formation en digital learning ?

Formation digitale

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Comment utiliser les réseaux sociaux dans une formation en digital learning ?

Yann Lescurat

Peu util­isés dans le cadre de l’e‑learning, les réseaux soci­aux dis­posent pour­tant de car­ac­téris­tiques qui en feraient des out­ils per­for­mants pour la for­ma­tion. Mal­heureuse­ment, leur poten­tiel reste sous-exploité.

En effet, ce sont de véri­ta­bles espaces de dis­cus­sion et d’échanges d’informations, capa­bles d’apporter ce qui manque à une for­ma­tion en e‑learning : de la vie et de l’interaction entre les élèves. 

Des outils de conception

Les réseaux soci­aux embar­quent quelques out­ils intéres­sants, au pre­mier abord à des­ti­na­tion du grand pub­lic, mais qui peu­vent être util­isés dans le cadre de la créa­tion de sup­ports de cours.

Par exem­ple, Face­book pro­pose des out­ils de créa­tion de doc­u­ments en ligne ou de ques­tion­naires à choix mul­ti­ples qui peu­vent aider à la rédac­tion de con­signes ou d’intitulés d’exercices. De plus, les événe­ments Face­book peu­vent servir de dead­line pour la remise d’un devoir à faire ou pour annon­cer un webi­naire, une dis­cus­sion en live ou un événe­ment à venir.

Tou­jours sur Face­book, la créa­tion d’un groupe fer­mé per­met d’échanger de nom­breux arti­cles, de s’entraider ou de met­tre en ligne de doc­u­ments. Les pro­fesseurs parta­gent les cours sur le groupe, les mem­bres sont noti­fiés à chaque nou­velle activ­ité sur le groupe et peu­vent télécharg­er les nou­veaux doc­u­ments facile­ment. L’utilisation de Face­book pour un usage en e‑learning est d’autant plus sim­pli­fiée que le réseau social est déjà util­isé dans le cadre privé, tout le monde (ou presque) sait donc s’en servir. Un groupe Face­book peut aus­si être utile pour faire de la cura­tion de contenu.

Twit­ter a aus­si son mot à dire ! Son mode de partage des mes­sages, avec 140 max­i­mum, peut être adap­té à des exer­ci­ces tels que la rédac­tion de Haïkus japon­ais en tweet live ou la mod­erni­sa­tion du jeu du “cadavre exquis” : le for­ma­teur incite les apprenants à rédi­ger une par­tie de texte sous forme de tweets, les autres par­tic­i­pants enrichissent l’histoire avec un autre tweet et ain­si de suite jusqu’à la fin du récit.

Instantanéité et bouleversement des habitudes

L’instantanéité, prin­ci­pale car­ac­téris­tique des réseaux soci­aux, est aus­si impor­tante que le partage. Par exem­ple, vous suiv­ez une for­ma­tion en langue pour appren­dre le man­darin pen­dant deux ou trois jours. Une fois la for­ma­tion ter­minée, com­ment con­tin­uer d’apprendre ? Les réseaux soci­aux don­nent un accès sans lim­ite à tous types d’information. Une liste Twit­ter, un groupe fer­mé Face­book, des blogs que vous aimez vous per­me­t­tent d’avoir un accès immé­di­at aux dernières infor­ma­tions et bonnes pra­tiques du secteur qui vous intéresse. Indis­pens­able si votre for­ma­tion est impor­tante et que vous souhaitez con­tin­uer de progresser !

Si les réseaux soci­aux sont un excel­lent moyen pour le pro­fesseur de garder le con­tact avec ses élèves, il faut mal­gré tout que ces out­ils soient ani­més en con­tenu. Si rien de s’y passe, qu’aucune infor­ma­tion n’est mis à jour ou qu’aucun con­tenu n’est actu­al­isé, les util­isa­teurs vont s’en détourn­er. Par con­tre, l’enseignant peut repér­er les étu­di­ants les plus act­ifs sur ces réseaux et leur deman­der d’animer les communautés !

En revanche, met­tre les réseaux soci­aux à prof­it dans le cadre de l’e‑learning néces­site un change­ment de cer­taines habi­tudes. Le mode d’enseignement clas­sique est ver­ti­cal, c’est-à-dire que l’enseignant apporte ses con­nais­sances, les élèves écoutent. Or, avec les réseaux soci­aux, ce principe est mis à mal puisqu’il y est davan­tage ques­tion d’échange. L’enseignant doit être capa­ble de laiss­er sa com­mu­nauté vivre et se posi­tion­ner comme un guide. Si le prob­lème ne devrait pas se pos­er avec les jeunes généra­tions cela ne devrait pas pos­er de prob­lème, la sit­u­a­tion peut être plus déli­cate dans le cadre d’une for­ma­tion pour les salariés d’une entre­prise ou les mem­bres d’un organ­isme de taille importante.

Enfin, reste la ques­tion de la con­fi­ance. Même si les inter­nautes savent de mieux en mieux démêler le vrai du faux sur Inter­net, il est encore ques­tion de la fia­bil­ité des réseaux soci­aux et des infor­ma­tions qui y cir­cu­lent. Mais comme à chaque fois, les ques­tions posées finis­sent par trou­ver des répons­es fiables et il y a main­tenant fort à pari­er que les réseaux soci­aux fer­ont par­tie inté­grante, dans un futur proche, des for­ma­tions e‑learning.

*Crédit pho­to : Pixabay