5 méthodes pédagogique à connaitre

Formation digitale

7 minutes

5 méthodes pédagogique à connaitre

Imane Bensouda

Avant toute chose, et comme pour l’ensemble des domaines sci­en­tifiques et de recherch­es, il faut savoir que le monde de la péd­a­gogie et de l’ingénierie péd­a­gogique est en con­stant mou­ve­ment. En effet, les con­cepts péd­a­gogiques s’appuient sur des recherch­es sci­en­tifiques qui ne pos­sè­dent évidem­ment pas de point final. 

Bien ! Intro­duc­tion faite, nous pou­vons à présent pass­er aux choses sérieuses et avant tout : qu’est-ce qu’une méth­ode d’apprentissage ? Vous n’êtes peut-être pas à l’aise avec le terme, nous allons donc ten­ter de vous expli­quer. Ten­ter, oui, car encore une fois, la notion de « méth­ode d’apprentissage » dif­fère selon les théoriciens et scientifiques. 

 

Qu’est-ce qu’une méthode pédagogique ? 

 

Mais basons-nous sur la déf­i­ni­tion que donne Philippe Mérieu (qui préfère d’ailleurs le terme de « mod­èle » mais ça, c’est une autre his­toire), chercheur et spé­cial­iste français des sci­ences de l’é­d­u­ca­tion, qui con­sid­ère comme méth­ode péd­a­gogique tout « courant péd­a­gogique ser­vant à pro­mou­voir cer­taines final­ités éduca­tives et sug­gérant un ensem­ble cohérent de pra­tiques […] dont le but est de per­me­t­tre à des apprenants de dévelop­per cer­taines capac­ités et per­me­t­tre ain­si un appren­tis­sage, […] à l’aide d’outils ou d’instruments péd­a­gogiques util­isés pour rem­plir des objec­tifs pré­cis ». … Bon, résumons plutôt : une méth­ode péd­a­gogique est un moyen et des out­ils appro­priés util­isés pour dévelop­per l’apprentissage et rem­plir un objec­tif péd­a­gogique pré­cis. C’est mieux, non ? 

 

Pourquoi s’intéresser aux méthodes pédagogiques ? 

 

Et bien parce que si nous sommes réu­nis ici, c’est bien pour attein­dre un but com­mun : la réus­site des objec­tifs fixés pour vos apprenants ! Et pour cela, se pos­er la ques­tion des méth­odes d’apprentissage est pri­mor­diale. Non, pas pour vous la péter à la machine à café, mais bien parce qu’elles vous don­neront des clés indis­pens­ables à la réus­site de vos for­ma­tions ! Com­ment ? Et bien, je vous laisse les décou­vrir pour vous ren­dre compte par vous-même toutes les ressources dont elles regorgent ! 

 

Quelles sont les cinq méthodes pédagogiques à connaître ? 

 

La méthode expositive, transmissive ou magistrale

 

Sim­ple, basique, c’est la méth­ode qu’on con­nait tous : le for­ma­teur ou l’enseignant sait, l’apprenant ignore. C’est donc le for­ma­teur qui va trans­met­tre à l’apprenant les infor­ma­tions en lui exposant les con­nais­sances asso­ciées. C’est le cours magis­tral, la méth­ode phare des uni­ver­sités (un pro­fesseur qui par­le, trans­met et des apprenants qui écoutent). Bien que sou­vent décriée, ce n’est pas non plus une méth­ode à pro­scrire totale­ment : en effet, elle est par­fois inévitable, mais il faut savoir la dos­er et ne pas provo­quer l’ennui chez votre apprenant qui est alors passif. 

 

La méthode démonstrative

 

Sou­vent com­parée voire con­fon­due avec la méth­ode expos­i­tive, il existe néan­moins quelques dis­par­ités avec cette dernière la ren­dant pour­tant totale­ment dif­férente. En effet, à l’instar de la méth­ode expos­i­tive, la méth­ode démon­stra­tive part du pos­tu­lat que le formateur/enseignant sait et que l’apprenant ignore. Les con­nais­sances et les com­pé­tences sont alors essen­tielle­ment trans­mis­es par le pro­fesseur. Cepen­dant, ici, il existe une notion de démon­stra­tion : le formateur/enseignant mon­tre dans le but de démon­tr­er quelque chose, il fait faire aux apprenants pour expéri­menter quelque chose et fait dire aux apprenants pour refor­muler

 

La méthode interrogative ou maïeutique

 

Elle repose sur 3 principes : 

 

  • La con­nais­sance ne peut être retenue que si elle a été com­prise en amont par l’apprenant ; 
  • Le formateur/enseignant est celui qui détient le savoir et le savoir-faire. Son rôle est de pos­er des ques­tions à l’apprenant qui acquiert de nou­velles con­nais­sances en répondant. 
  • L’apprenant dis­pose des préreq­uis néces­saires pour suiv­re la formation. 

 

C’est donc le ques­tion­nement qui apporte la réflex­ion et la com­préhen­sion des con­nais­sances apportées. L’apprenant con­stru­it par lui-même ses nou­velles con­nais­sances. L’enseignant/formateur n’est qu’un guide. Pour cela, un feed­back direct et per­ma­nent entre l’apprenant et l’enseignant/formateur est nécessaire. 

Créer des mod­ules de for­ma­tion en toute simplicité 

 

La méthode active ou dite « de découverte »

 

Pour cette méth­ode, on con­sid­ère que les con­nais­sances se con­stru­isent et ne s’apprennent pas. Pour cela, l’apprenant doit agir. C’est à par­tir de l’action que l’apprenant va engager une réflex­ion sur un sujet donné. 

La méth­ode active s’apparente à des activ­ités qui favorisent l’acquisition de con­nais­sances comme l’étude de cas, les sim­u­la­tions, les jeux de rôle ou encore les pro­jets de groupe. Le for­ma­teur est alors un médi­a­teur, un guide, mais il n’est pas le por­teur de con­nais­sance à pro­pre­ment par­lé. Le plus gros du tra­vail pour lui est de pou­voir met­tre en place des sit­u­a­tions péd­a­gogiques assez robustes et sta­bles pour amen­er l’apprenant à acquérir des con­nais­sances en se trompant, en ques­tion­nant, en tâtonnant. 

 

La méthode expérientielle

 

Très proche de la méth­ode active, la méth­ode expéri­en­tielle part du pos­tu­lat qu’un apprenant ne peut appren­dre qu’en agis­sant et surtout en se trompant. Pour cela, l’apprenant doit évidem­ment être en con­di­tions réelles ou du moins que lui soit pro­posé une sit­u­a­tion con­forme à une sit­u­a­tion réelle (mise en sit­u­a­tion, réal­i­sa­tion d’une expéri­ence etc). 

Le for­ma­teur se trou­ve alors n’être qu’un sim­ple inter­venant. Il laisse les apprenants agir, se tromper, essay­er jusqu’à obtenir les con­nais­sances. Le plus gros du tra­vail réside dans le fait de pro­pos­er aux apprenants des sit­u­a­tions où ces derniers peu­vent expéri­menter, et donc se tromper, mais qui soit tout de même réal­is­able (sans oubli­er, évidem­ment, l’apport de connaissances/compétences associées !). 

Atten­tion : cette méth­ode implique de revoir le statut de l’erreur avec les apprenants ou tout du moins com­ment elle sera abor­dée lors de la séance d’apprentissage 

 

 

Et les méthodes « fermées » ? 

 

Vous l’avez remar­qué, vous avez l’embarras du choix en ter­mes de péd­a­gogie ! Et comme cela a été évo­qué, c’est un domaine qui ne cesse de croître, notam­ment avec l’avènement des nou­velles tech­nolo­gies : la péd­a­gogie s’ouvre à d’autres pos­si­bil­ité, d’autres horizons. 

 

Mais alors, laque­lle choisir ? C’est cer­taine­ment la ques­tion que vous vous posez. Et nous seri­ons ten­tés de vous répon­dre : aucune ! Ou plutôt : toutes ! Il n’est pas ques­tion de choisir une seule méth­ode pour toute votre séance, vous pou­vez bien sûr les mêler, les altern­er, en fonc­tion de vos objec­tifs, les con­nais­sances ou com­pé­tences à apporter afin de ren­dre votre enseigne­ment dynamique et per­ti­nent ! Si elles appa­rais­sent comme étant toutes dif­férentes les unes des autres, en réal­ité, elles se complètent ! 

De plus, toute méth­ode péd­a­gogique est amenée à évoluer, même au sein de votre pro­pre enseigne­ment, et doit faire l’objet d’une réflex­ion per­ma­nente ! Le for­ma­teur doit s’assurer que sa démarche con­vient à ses apprenants. 

 

 

 

Télécharg­er le résumé en image > 

Pho­to by Priscil­la Du Preez on Unsplash