E‑learning : comment éviter la surcharge cognitive ? 

Formation digitale

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E‑learning : comment éviter la surcharge cognitive ? 

Imane Bensouda

Quand on a un pro­jet de for­ma­tion et qu’on est face à des experts, il arrive sou­vent que ces derniers souhait­ent enseign­er le plus d’éléments pos­si­bles. C’est louable, bien sûr, mais ce fonc­tion­nement peut engen­dr­er une sur­charge cog­ni­tive de l’apprenant et lui don­ner l’impression d’un « bour­rage de crâne » (ce qui, on en con­vient tous, est fort peu agréable).  

Mais com­ment lim­iter la parole de l’expert et éviter la sur­charge cog­ni­tive ? 

 

3 mots d’ordre : Sélectionner, Séquencer, Reformuler. 

 

Sélectionner les informations. 

La pre­mière méth­ode pour éviter l’effet « bour­rage de crâne » de vos for­ma­tions est la sélec­tion d’information. Ca parait assez évi­dent, mais il peut arriv­er que cela se mon­tre dif­fi­cile en fin de compte. Pour vous y aider, vous pou­vez vous référ­er aux objec­tifs d’apprentissage (lien vers l’article) que vous avez d’ores et déjà défi­nis. Est-ce que cette infor­ma­tion per­met d’accéder à un de mes objec­tifs ? Si la réponse est non, alors elle n’est pas essen­tielle et elle peut appa­raître lors d’une prochaine for­ma­tion, par exem­ple ! 

Séquencer les informations. 

Vous avez ter­miné la sélec­tion des infor­ma­tions néces­saires à la réus­site de vos objec­tifs d’apprentissage, mais vous remar­quez que la pro­por­tion d’éléments à inté­gr­er à votre for­ma­tion est encore con­séquente. Pas de panique ! Il suf­fit de séquencer les infor­ma­tions, quitte à pro­duire deux, trois, qua­tre mod­ules s’il faut ! Préférez les mod­ules courts (45 min­utes grand max­i­mum), ils vous per­me­t­tront d’avoir une lim­ite fixe et d’éviter à l’apprenant la sur­charge cog­ni­tive. 

Reformuler les informations. 

Le prob­lème de sur­charge cog­ni­tif ne vient pas tou­jours du nom­bre d’informations ou d’éléments à inté­gr­er à votre for­ma­tion. Par­fois, cela vient de la for­mu­la­tion même de ces élé­ments. N’hésitez pas à vul­garis­er quand cela est pos­si­ble afin de sim­pli­fi­er la com­préhen­sion et d’alléger votre dis­cours. Pour vous y aider, n’exprimez qu’une seule idée par phrase. Le séquence­ment se fait aus­si à l’intérieur même de l’information ! 

Enfin, il suf­fit par­fois de chang­er quelques mots par-ci, par-là pour que votre for­ma­tion soit plus acces­si­ble d’un point de vue cog­ni­tif. Par exem­ple, éviter l’expression « dans le but de » et la rem­plac­er tout sim­ple­ment par le mot « pour » per­met de dimin­uer les élé­ments per­tur­ba­teurs de la phrase dans le but d’ pour aller à l’essentiel : l’information. 

 

Que faire si, malgré tout, mon contenu de formation est toujours très dense ? 

Evidem­ment, il arrive que mal­gré tous nos efforts, le con­tenu de for­ma­tion con­tin­ue d’être extrême­ment dense (notam­ment pour les sujets sen­si­bles ou pré­cis). Ce n’est pas de votre faute, ni celui de votre expert (ne vous sen­tez pas coupable, tout va bien).  

 

Pour ren­dre tout cela plus digeste, il existe quelques astuces : 

 

  • Elim­inez tous les objets étrangers à la tâche d’apprentissage : prévoyez des écrans sobres et sup­primez les élé­ments qui peu­vent être per­tur­bants pour l’apprenant. Encour­agez-le ain­si à se con­cen­tr­er sur l’information don­née. 
  • Met­tez en évi­dence les élé­ments essen­tiels du con­tenu : encore une fois, cela a pour but de con­cen­tr­er l’apprenant sur les infor­ma­tions trans­mis­es lors de votre for­ma­tion. Vous pou­vez y met­tre de la couleur, de la sur­bril­lance, des flèch­es etc. Ce que vous voulez ! Le prin­ci­pal étant que l’œil de l’apprenant et donc son atten­tion soit attirée toute entière sur l’élément que vous avez mis en valeur. 
  • Présen­tez des infor­ma­tions audi­tives et visuelles com­plé­men­taires plutôt que se répéter : on a ten­dance à penser qu’une infor­ma­tion répétée est une infor­ma­tion mieux com­prise. C’est faux. Elle sera peut-être retenue, mais sans la com­préhen­sion, elle devient caduque. Priv­ilégiez les infor­ma­tions com­plé­men­taires, qui suiv­ent un sché­ma logique, pour favoris­er la com­préhen­sion des apprenants et donc leur mémori­sa­tion. 
  • Soignez la présen­ta­tion des infor­ma­tions : en effet, la manière dont les infor­ma­tions appa­rais­sent à l’écran favorise ou non la com­préhen­sion et la mémori­sa­tion de ces dernières. Par exem­ple, si vous présen­tez une frise chronologique avec des élé­ments (image + texte) chronologiques (bra­vo Ein­stein !), préférez la présen­ta­tion spa­tiale plutôt que la présen­ta­tion temporelle :

 

Et voilà ! Éviter la surcharge cog­ni­tive, même avec des sujets dens­es ou com­pliqués, c’est pos­si­ble !