Voici la suite de cette courte série de 2 articles concernant la sonorisation de la formation digitale.
Si vous avez loupé le début, c’est par là : est-ce que j’ajoute une voix-off à mon e-learning ? (1 sur 2)
Texte + Audio = Mauvaise combinaison
La répétition d’un texte déjà affiché à l’écran par une voix-off n’apporte généralement rien à la mémorisation de l’information. Il y a redondance.
Considérant que le rythme de lecture silencieuse d’un texte est en moyenne de 300 mots par minute et le rythme d’énonciation d’un texte est en moyenne de 150 mots par minute, à moitié moins vite. Il est donc très difficile pour le cerveau de synchroniser les 2 informations. Le plus souvent dans ce cas, un seul des 2 canaux est utilisé et l’audio est moins facile à ignorer que le texte. C’est ce que confirment les études de Clark et Mayer en 2003, ainsi que Moreno en 2007.
Il vaut donc mieux utiliser le texte ou la voix mais pas les deux en même temps.
A noter : L’utilisation du texte seul n’est pas dénuée d’intérêt. Quand l’information qu’il véhicule est disponible à volonté à l’affichage, l’effort de mémoire que nécessite l’acquisition s’en trouve réduit. Au contraire du flux audio, le rythme d’acquisition des informations est contrôlé.
Graphique + Audio = Bonne combinaison
Lorsqu’il faut associer des informations visuelles avec des explications, forcer le regard à naviguer de gauche à droite sans arrêt handicape l’apprentissage dans la plupart des cas. L’idéal serait alors d’utiliser un deuxième canal de transmission, autre que celui de la vue… Plusieurs études menées au début des années 2000 démontrent que l’utilisation du canal de l’ouïe peut se révéler très efficace pour diminuer cette charge cognitive, en particulier lorsqu’il s’agit de combiner un message textualisé avec un graphique ou un schéma simple.
Par schéma simple, s’entend : un visuel dont les informations énoncées par la voix-off sont facilement identifiables par l’œil et idéalement des informations qui soient disposées en suivant un cheminement continu pour faciliter la navigation de l’œil (éviter les bonds d’un bout à l’autre du schéma).
La description d’un processus visuel (mise en évidence ou affichage progressif) complété par une voix explicative en est un parfait exemple.
Lorsque la voix est la plus efficace
La voix-off favorise l’attention mais à condition de lui faire transporter des informations adaptées.
Quand elle dit l’écrit autrement :
En général, ce qu’on dit oralement ne ressemble pas à ce qu’on écrit. Le discours est plus dynamique et plus léger que l’écrit. Sauf à vouloir lire un texte écrit à voix-haute et dans ce cas les auditeurs ne restent pas concentrés très longtemps. Il est préférable d’employer un langage plus naturel, plus proche du parlé. Il ne s’agit pas forcément du choix du lexique mais plutôt de la densité d’information : faire des phrases courtes plus faciles à mémoriser.
Quand elle apporte un point de vue complémentaire et authentique :
La voix-off apporte un nouvel angle de communication qui complète l’information visuelle ou textuelle. C’est un excellent vecteur d’authenticité pour apporter les anecdotes illustratives et « parlantes » de l’expert.
Alors faut-il ajouter de la voix-off dans un e-learning ?
Oui, bien sûr ! Mais cela se prépare.
La voix est un média idéal pour accompagner l’apprentissage. D’autres stimuli audios peuvent aussi l’accompagner pour déclencher l’émotion (une musique au démarrage par exemple) ou renforcer l’immersion (des effets sonores sur des activités fortement interactives). Quel que soit le choix : un court message informatif permettra aux apprenants de ne pas passer à côté des efforts sonores déployés.
A vos micros !
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